Le datajournalism pour incarner l’histoire?

Le 25 septembre 2009

Depuis 16 ans, Gunter Demnig installe des petits pavés dans les villes d’Allemagne. Devant chaque maison où habitait un juif déporté, il incruste une ‘pierre d’achoppement’ (Stolperstein) de 10cm de côté, où est très sobrement écrit ‘Ici habitait Untel, né à telle date et déporté à telle autre’. Pas de phrase grandiloquente. Pas d’obligation de se [...]

Stolpersteine

Depuis 16 ans, Gunter Demnig installe des petits pavés dans les villes d’Allemagne. Devant chaque maison où habitait un juif déporté, il incruste une ‘pierre d’achoppement’ (Stolperstein) de 10cm de côté, où est très sobrement écrit ‘Ici habitait Untel, né à telle date et déporté à telle autre’.

Pas de phrase grandiloquente. Pas d’obligation de se souvenir, comme sur les plaques commémoratives françaises. Juste un fait: un jour, les policiers du coin sont venus chercher un homme, une femme, une famille, à cet endroit précis. Chacun est libre d’en tirer les conclusions qu’il veut.

J’adore ce projet, et j’aimerais que Demnig vienne à Paris installer ses Stolpersteine.

En attendant, je réalise le pendant web du projet: How Jewish was my street?

Indiquez une adresse (à Paris) et le programme vous montre où habitaient les déportés qui habitaient à moins de 150 mètres de chez vous.

screenshot_owni

C’est une version pré-alpha. Les noms viennent du site du Mémorial de la Shoah, et je me suis arrêté à la lettre C lorsque j’ai acquis les données.

Je recherche des soutiens pour continuer le projet. Il faut :

> Trouver un nom. J’arrive pas à traduire How Jewish was my street? en français. J’aimais bien Dude, where’s my Jew? mais on ne peut pas rire de tout avec tout le monde.

> Ajouter d’autres noms à la base de données. La base compte 2500 personnes. Il m’en manque 82500 en France et 5 997 500 en tout. Ca fait du boulot.

> Simplifier la recherche. Autoriser la recherche pas nom, par profession, par pays d’origine, pour que ceux qui recherchent un parent puissent le trouver plus facilement.

> Intégrer d’autres documents d’archives. Voir comment vivaient les disparus permettrait de mieux contextualiser et d’enrichir l’expérience de l’utilisateur. Pour cela, il faut mettre la main sur les images d’archive et les géolocaliser.

Si le projet vous intéresse, ou si vous connaissez des gens qui connaissent des gens qui pourraient être intéressés, faites moi signe dans les commentaires ou par mail : nicolas (at) windowonthemedia (point) com.

Laisser un commentaire

Derniers articles publiés