OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Des musées numérisés http://owni.fr/2011/11/12/des-musees-numerises/ http://owni.fr/2011/11/12/des-musees-numerises/#comments Sat, 12 Nov 2011 07:45:30 +0000 Audrey Bardon http://owni.fr/?p=86554 Depuis les années 1980, la montée des technologies numériques, du multimédia et des technologies de l’information a suscité l’intérêt de nombreux musées. L’audioguide un peu désuet s’est transformé en guide multimédia, les écrans ont envahi les lieux d’expositions, de nouveaux modes d’accès à l’information sont apparus (e.g. via les smartphones).

Ces dispositifs, toujours plus sophistiqués, créent ainsi de nouveaux rapports entre le musée et le visiteur. La visite se veut plus sensible, personnalisée, intelligente. Les concepts peuvent être exposés au même titre que les objets. Le visiteur dispose d’informations plus riches, accède aux éléments cachés de l’exposition, joue avec les œuvres, contribue à l’exposition, prolonge l’expérience hors les murs… De nombreux avantages qui restent néanmoins à mesurer… en tentant l’expérience !

Des tables interactives aux systèmes de guidage à réalité augmentée, voici une sélection hétérogène de dispositifs technologiques originaux et innovants mis en place dans des musées.

La Vierge au lapin de Titien au Musée du Louvre : immersion picturale

Depuis 2006, le Museum Lab du Louvre expérimente de nouvelles approches de l’art. L’une de ses expériences permet au visiteur d’explorer le tableau La Vierge au Lapin de Titien à travers trois dispositifs : un film explicatif offrant des clés de lecture de l’œuvre, des écrans tactiles pour l’observer à la loupe et un espace immersif permettant de « marcher dans le tableau » pour en percevoir les notions de profondeur de champ et de traitement de la lumière.

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Table multitouch au musée Nestploria : toucher du doigt le passé

Quoi de plus approprié que le multitouch pour présenter une exposition autour des empreintes ? Le musée Nestploria a mis en place une table géante, multitouch et multi-utilisateurs permettant aux visiteurs de confronter leurs mains avec les empreintes laissées par les hommes préhistoriques sur les parois des grottes. Elle révèle de nombreuses informations sur l’histoire des peintures et les techniques employées, et crée un rapprochement émouvant entre le visiteur et ces vestiges.

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Plug au Musée des Arts et Métiers : un jeu de rôle culturel de nouvelle génération

Plug, c’est l’étonnant projet du Musée des Arts et Métiers qui mélange jeu de rôle, nouvelles technologies et expérience muséale. Le but du jeu : réunir les cartes virtuelles d’une même famille. Pour avancer dans leur quête, les joueurs sont munis de téléphones mobiles équipés de lecteur RFID/NFC capables de communiquer avec les objets du musée et d’obtenir des informations. Une manière originale et dynamique de visiter un musée.

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Musées du XXIe siècle du Musée des Confluences : quand les écrans éveillent la curiosité

Certains dispositifs muséaux sont plus étonnants que d’autres. Surtout lorsqu’ils sont mis en place par un musée qui n’existe pas encore et qu’ils jouent sur l’interactivité… dans la rue ! De surprenants écrans interactifs ont été placés sur les grilles de la Préfecture du Rhône, diffusant les images de l’exposition « Musées du XXIe siècle » du futur Musée des Confluences. Les écrans détectent les passants et s’animent, éveillant ainsi leur curiosité.

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Révélations, une odyssée numérique dans la peinture au Petit Palais : reproductions numériques

Cette exposition originale proposée par le Petit Palais a suscité autant d’enthousiasme… que de perplexité. Aux côtés de 40 reproductions des toiles les plus célèbres, des écrans diffusaient de courts films en haute définition (dont quelque-uns en 3D), invitant à pénétrer au cœur même des toiles, pour en découvrir les détails cachés et les intentions de l’artiste. Un voyage intéressant qui soulève des questions liées à la reproduction et à la numérisation des œuvres.

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Frise chronologique du Musée de Saint-Lizier : plus de contenus avec les QR codes

Les jardins du Musée de Saint-Lizier accueillent une frise chronologique de 130 m de long plutôt innovante : des QR codes y sont disposés, permettant aux visiteurs d’accéder à des contenus multimédias complémentaires sur leur smartphone. Cette technologie pose néanmoins la question de l’accès à l’information pour les personnes ne détenant pas de smartphone.

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La cabine de mesure 3D à la Cité internationale de la dentelle : essayer les collections

Dans un musée, on a très souvent envie d’observer les œuvres de plus près, sous toutes les coutures. C’est encore plus vrai à la Cité internationale de dentelle qui doit néanmoins garantir la conservation de ses collections. Alors pour satisfaire le public, elle a mis en place une cabine d’essayage virtuel : lorsque le visiteur y pénètre, ses mensurations sont mesurées précisément en quelques secondes, créant un avatar virtuel fidèle à son modèle. Il ne reste plus qu’à essayer les collections numérisées.

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Faisons bouger nos œuvres au Musée Jean-Jacques Henner : donner vie aux tableaux

N’avez-vous jamais rêvé de devenir acteur d’un tableau, de mettre en scène ses personnages, de créer toute une histoire ? Le numérique pourrait bien y contribuer… C’est justement ce qu’a testé le Musée Jean-Jacques Henner à travers son installation numérique « Faisons bouger nos œuvres » basée sur la Kinect. Tel un marionnettiste, le visiteur donne vie au personnage du tableau en effectuant quelques pas de danse, parfaitement reproduits par cet étonnant partenaire de danse.

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Blinkster au Centre Pompidou : reconnaissance d’image pour plus d’informations

En partenariat avec la société Euréva, le Centre Pompidou a développé une application mobile innovante, Blinkster, un système de reconnaissance d’images. Il suffit de flasher une œuvre avec son mobile pour afficher des informations sur celle-ci : notices, biographie de l’artiste, fiches Wikipédia…

Kjing d’Erasme : jouer avec l’espace d’exposition

Cet outil numérique développé par Erasme offre au médiateur la possibilité de transformer et adapter l’espace d’exposition en temps réel. Depuis sa tablette numérique affichant le plan de l’exposition, il peut contrôler d’un seul geste les contenus diffusés sur les différents écrans placés dans le musée. Il peut ainsi jouer avec le public, imager de nouvelles narrations et modifier les contenus au fil de son discours.

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Table tactile à objets au Museum d’Histoire naturelle de Lille : accéder aux trésors cachés des réserves

Afin de permettre aux visiteurs d’accéder à son importante collection de minéraux cachée dans ses réserves, le Museum de Lille s’est doté d’une table tactile ludique. Sur cette table sont disposés des objets représentant des atomes. Le visiteur est invité à les combiner pour former l’un des minéraux de la collection et obtenir de nombreuses informations sur celui-ci.

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La ville de Suse et sa céramique aux premiers siècles de l’Islam au Louvre : guide en réalité augmentée

Autre réalisation du Museum Lab : une visite utilisant la réalité augmentée. Le visiteur se voit remettre un dispositif de guidage portatif doté d’une caméra. Lorsqu’il filme les lieux, un petit personnage en images de synthèse apparaît sur l’écran et lui délivre des précisions sur ce qu’il regarde.

Epidemik à la Cité des Sciences : un immense jeu interactif et collaboratif

Une surface collaborative interactive de 500 m2 et 100 participants qui jouent en même temps à un gigantesque jeu de simulation ! Bon, il ne s’agit pas de tout à fait d’une expérience « muséale » puisqu’Epidemik a été mis en place par un centre de culture scientifique. Mais un tel dispositif collaboratif laisse imaginer de nombreuses possibilités pour les institutions culturelles à la recherche de nouveaux publics.

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La NFC au Museum of London : échanger des informations grâce à son mobile

Au Museum of London, la plupart des œuvres sont équipées de bornes NFC : il suffit alors d’y déposer son téléphone (à condition qu’il dispose de la technologie NFC) pour obtenir des informations complémentaires ou partager sa découverte sur les médias sociaux.

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The Black List Project du Brooklyn Museum : pour recueillir les commentaires des visiteurs

Dans le cadre de l’exposition The Black List Project, le Brooklyn Museum a mis à disposition des ordinateurs équipés d’une caméra afin de recueillir les témoignages des visiteurs sur la façon dont leur culture a façonné leur vie. Les vidéos ont été diffusées sur la chaine YouTube The Black List Project. Une opération similaire, cette fois-ci dédiée à la communauté latino-américaine, a été réalisée autour de l’exposition Latino List.

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>> Références :

>> Cet article n’évoque pas les nombreux dispositifs de web participatif des musées. Un article de Sébastien Magro et Omer Pesquer y est consacré sur Knowtex.

Initialement publié sur Knowtex
Photos par Daan Roosegaarde [cc-by]

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Projet Binôme: quand la Science inspire le théatre http://owni.fr/2011/05/20/projet-binome-quand-la-science-inspire-le-theatre/ http://owni.fr/2011/05/20/projet-binome-quand-la-science-inspire-le-theatre/#comments Fri, 20 May 2011 14:00:46 +0000 Audrey Bardon http://owni.fr/?p=34861 Curieux spectacle à la Cité des sciences ce 15 avril : un tête-à-tête amusant entre un chercheur et un auteur de théâtre contemporain qui discutent de bactéries et de cellules tumorales. A quelques pas, le regard indiscret d’une caméra n’en perd pas une miette. Immersion au cœur du projet « Binôme » d’Universcience, qui tend à prouver que l’alliance des arts et de la science n’a rien d’une ineptie.

« Bip-bip est arrivé ! » Clins d’œil complices entre Eve Ducroq, chargée du projet Binôme à Universcience, et le créateur du projet Thibault Rossigneux. Un drôle de manège se prépare à la Cité des sciences

Pas de temps à perdre, l’opération doit être rapide. Les objectifs des caméras sont pointés vers un décor… un peu particulier : une petite table, deux chaises, un paperboard et une paillasse en arrière-plan où s’agitent des souris en cage sous le regard désabusé d’un mouton empaillé. Un univers en apparence austère, réchauffé par la bonne humeur générale. Il ne manque plus que les principaux protagonistes… Le scénario ? Celui d’une rencontre improbable entre un auteur de théâtre contemporain et un scientifique.

La scène se déroule dans l’espace d’exposition « Les Hommes et les gènes ». Là, un électron s’agite au travers des allées : c’est l’énergique Thibault Rossigneux, directeur artistique de la compagnie Les sens des mots. C’est la seconde édition de Binôme et pourtant, toujours autant d’enthousiasme. Il faut dire que ce projet, il en a tracé les contours, et peut maintenant se prévaloir d’un joli succès.

Découverte… discussion… écriture… lecture… représentation

Grégoire Harel, qui est en charge du programme arts-sciences d’Universcience, souhaitait développer un projet original au carrefour des arts et de la culture scientifique. Et là, j’ai eu un flash ! se souvient Thibault.

Les idées s’assemblent en un canevas étonnant. Première étape : l’échange entre le chercheur et le dramaturge qui se découvrent sous l’œil complice de la caméra. Puis vient l’écriture d’une pièce de théâtre par l’auteur à partir des propos recueillis et la réaction du scientifique prise sur le vif à la découverte de l’œuvre. Bouquet final : la représentation publique. Présente tout au long du processus, la caméra offre un making of de l’aventure, visible sur universcience.tv. Le public a ainsi accès aux racines de l’œuvre : une complicité, une découverte ou un joli mot échangé.

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Entre la proposition théâtrale, le débat de société et la production audiovisuelle, Binôme est un être hybride porté par Universcience, la compagnie Les sens des mots et le Centre national du théâtre (CNT). « Le théâtre et la science ne se sont séparés que récemment, explique Thibault. Les plus grands savants étaient auparavant les meilleurs orateurs ». Binôme incarne cette volonté de supprimer la rupture entre la culture scientifique et les autres domaines culturels.

En 2010, cinq pièces ont été présentées, drôles, touchantes, farfelues… à l’image des binômes. Le casting de cette année promet d’être tout aussi survolté. Pour les chercheurs, c’est Universcience et ses partenaires comme l’Inserm ou l’IRD qui se chargent de la sélection en privilégiant la recherche fondamentale. Thibault et le CNT s’occupent quant à eux des dramaturges. Tiens, c’est justement l’auteur qui arrive…

Tournez manège

Loin de son terrain habituel, Scali Delpeyrat – alias bip-bip – avance timidement dans cette réplique de laboratoire. Il scrute le décor ; son visage s’illumine : « Je suis enchanté d’être dans cet espace. Il éveille mon imagination ». Lui qui travaille depuis plus d’un an sur un projet de pièce retraçant la vie de Darwin, il n’aurait pas pu mieux tomber. Mais la visite sera pour plus tard. Direction l’étrange couloir des miroirs pour une présentation rapide devant la caméra. Fou rire nerveux et dérision ponctueront ses réponses et un humble aveu : « Je suis sincèrement flatté d’avoir été choisi ».

Confidences dans la boite, l’équipe éloigne habilement Scali Delpeyrat pour laisser place au chercheur. Car là est tout le comique de situation : ils ne doivent en aucun cas se croiser avant la rencontre officielle. En attendant, c’est bip-bip pour nom de code, et rien de plus. Est-il jeune ? Drôle ? Bavard ? Chacun devra être patient.

Arrive enfin le… la chercheuse ! Karin Tarte de l’Inserm, jeune femme à l’énergie débordante dont le rire communicatif éveille la Cité tout entière. Même protocole que son homologue… et même angoisse : « Je ne sais pas ce que je fais là » ironise-t-elle face à la caméra. Scali, s’agite de son côté : longue expiration, quelques vers récités à haute voix… tout est bon pour calmer le trac. Une scène qui amuse toute l’équipe, certaine que la rencontre sera réussie aux vues de ces deux tempéraments. Mais pour l’instant, chut…

Eve Ducroq fait un signe à Thibault. « Très bien. Maintenant, plus un mot, souffle le metteur en scène à la chercheuse en la conduisant vers le point de rencontre. Il ne doit pas savoir que tu es une femme. » L’auteur est à quelques mètres… « Je veux garder le suspens jusqu’au bout ». Véritable dédale, l’espace offre le parfait terrain de jeu pour éviter tout croisement.

Les voilà l’un en face de l’autre. Ils se jaugent, se sourient et s’approchent pour échanger quelques mots sous l’arche d’entrée de « L’homme et les gènes ». Un peu plus loin, les yeux indiscrets de l’équipe et de la caméra.

50 minutes d’échanges et 2 mois d’écriture

Enfin installés derrière la petite table, c’est parti pour cinquante minutes d’entretien filmé. Devant eux, deux réveils, un noir, un blanc, qui sonneront en cœur la fin de l’échange. Scali va lui poser une vingtaine de questions, allant de son sujet de recherche – l’immunologie – à sa vision du monde scientifique, en passant par son parcours. Autant de matière dans laquelle l’auteur pourra puiser afin de concevoir une œuvre originale. L’échange est rythmé, passionné, « presque un sketch » souffle Thibault. La sonnerie retentit, faisant bondir l’écrivain : « Oh non, pas déjà ! ».

« Maintenant, plus de contact entre vous ». C’est la règle : aucun échange entre le scientifique et l’auteur avant la remise du texte. Scali a maintenant deux mois pour imaginer une œuvre d’une demi-heure pour trois voix. Tout peut être imaginé. L’an passé, les œuvres ont exploré différentes approches :
Emmanuel Bourdieu
est directement entré dans le sujet du chercheur en contant la triste histoire du petit neutrino ;


</p> <h2>Binôme #2</h2> <p> <p><em>Making of</em> à ne pas rater de la pièce d&#8217;Emmanuel Bourdieu, réalisateur et dramaturge, issue de sa rencontre avec François Vannucci, enseignant chercheur de l&#8217;Institut national de physique nucléaire et de physique des particules.</p> </p> <p>

Christian Siméon, lui, s’est inspiré d’un seul mot lancé par le scientifique, Tropopause – ligne de séparation entre deux couches de l’atmosphère – pour réadapter l’œuvre du Petit Prince ;


</p> <h2>Binôme #5</h2> <p> <p>Making off de la pièce <em>Tropopause</em> du sculpteur et auteur dramatique Christian Siméon, issue de sa rencontre avec le climatologue Ronan James.</p> </p> <p>

Confession d’un passé douloureux avec la science d’Élizabeth Mazev, dont la rencontre a « réveillé de vieux démons » ;


</p> <h2>Binôme #3</h2> <p> <p>Making of de la pièce <em>Sympatrie </em>d&#8217;Elisabeth Mazev, issue de sa rencontre avec l&#8217;entomologiste Romain Nattier du Muséum national d&#8217;histoire naturelle.</p> </p> <p>

Parallèle très recherché entre Nirvana et la maladie de Parkinson par Sonia Chiambretto ;


</p> <h2>Binôme #4</h2> <p> <p>Making of de la pièce <em>Parking song </em>de Sonia Chambretto, issue de sa rencontre avec Arthur Leblois, neurologue au laboratoire de neurophysique et physiologie à l&#8217;université Paris V.</p> </p> <p>

David Lescot a quant à lui surpris tout le public en rejouant avec humour la rencontre avec le chercheur.


</p> <h2>Binôme #1</h2> <p> <p>&#8220;Moi, j&#8217;utilise la lumière comme source d&#8217;excitation de la matière&#8221;. <em>Making of</em> à ne pas rater de la pièce de l&#8217;auteur contemporain David Lescot, issue de sa rencontre avec Valia Voliotis, chercheuse à l&#8217;Institut des Nanosciences de Paris, présentée le 21 octobre 2010 au <a title="Palais de découverte" href="http://petitlien.fr/56bs" target="_blank">Palais de la découverte</a> (accès gratuit).</p> </p> <p>

Certains reprocheraient le survol du sujet. Binôme n’a pas pour ambition de produire des pièces de vulgarisation scientifique. Le but, alors ? Utiliser la science comme matière de création artistique et révéler les similitudes entre ces deux mondes. L’une des plus évidentes : la passion.

Montée sur les planches

Après Scali et Karin, quatre binômes se succèderont en trois journées. Les profils sélectionnés sont variés, s’attachant à « respecter la parité » et croiser les générations : Stéphanie Marchais, Virginie Thirion, Gérard Watkins, Mathieu Bertholet du côté des auteurs ; Edmond Dounias (IRD), Nicole El Karoui (Université Paris VI), Charles Lecellier (CNRS), et Patrick Martin (Institut Royal de Sciences Naturelles de Belgique) pour les scientifiques. De leur complicité naîtra une série de créations : une histoire imaginée par le dramaturge, une mise en scène proposée par un collectif de metteurs en scène et de comédiens, et les créations musicales de compositeurs qui habilleront la pièce.

Le spectacle se décompose à chaque fois en quatre temps : une courte vidéo de présentation du projet, un extrait de l’entretien – instant de pronostiques pour le spectateur sur le parti pris de l’auteur, la mise en lecture de la pièce, la projection de la réaction du chercheur en découvrant le texte et enfin un échange entre le public et les deux personnages, souvent émus. Ils en ont bien conscience : ce type d’expérience, on ne le vit pas tous les jours.

Pour cette année encore, les pièces seront présentées lors du Festival d’Avignon qui aura lieu du 15 au 20 juillet, puis à la Cité des sciences et au Palais de la découverte en novembre prochain. Thibaut confie avoir eu très peur l’année passée : « Le Festival d’Avignon, c’est une centaine d’œuvres de qualité qui se jouent au même moment. Je craignais le flop ». Loin de là ! De représentation en représentation, le succès a été exponentiel. Même triomphe à la Cité des sciences : sept cents curieux se sont déplacés. Quid de la prochaine édition ?

Les représentations ne s’arrêtent pas à la Cité. « Les pièces de la première édition tourneront par deux dans plusieurs villes de France ». Universcience envisage aussi d’autres formes de diffusion des pièces, à la fois numérique et papier. Si le succès de l’édition 2011 est au rendez-vous, Binôme 2012 pourrait explorer de nouveaux champs artistiques « comme la littérature par exemple », et faire la part belle aux pays francophones en « associant des auteurs et chercheurs canadiens, suisses ou africains ».


Article publié initialement sur le blog de Knowtex

Illustrations : Photographies réalisées par Paul Allain © Universcience / Les sens des mots

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